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Enjeux modernes

Le vieillissement progressif mais rapide de la population : le "Papy-boom"

Lutter contre la dénatalité a toujours été une problématique cruciale pour les dirigeants politiques. La question légitime que l'on peut se poser est : Pourquoi ? L'enjeu derrière les politiques natalistes a évolué suivant les générations. Au début du XXe siècle, elles répondaient à une volonté de croissance soutenue et de puissance économique. L'augmentation de la population était vue comme signe de vitalité d'un pays. Depuis les années 2000, un nouveau phénomène prend de l'ampleur : le "Papy-boom". Cette expression décrit l'arrivée au 3ème âge des enfants nés dans la période de Baby-boom. Cette arrivée massive est accompagnée par une amélioration des conditions de vie grâce aux avancées médicales, et donc par une longévité accrue. Ces dynamiques contribuent aujourd'hui au vieillissement des populations occidentales. Sur ce point, la France et l'Italie partagent un point commun : une espérance de vie parmi les plus élevées du monde. Respectivement, les femmes y vivent en moyenne jusqu'à 85,2 et 84,7 ans et les hommes jusqu'à 79,3 et 80,1 ans.

Garder un nombre suffisant de travailleurs actifs

Le vieillissement de la population est censé générer de nombreux effets économiques. En théorie, il conduit à une hausse de l’inflation. La baisse du nombre d’actifs favorise la progression des salaires. De petits groupes nés au moment de la baisse de la natalité commencent à arriver sur le marché du travail, mais ils ne sont pas assez nombreux pour remplacer les grands groupes qui quittent le marché du travail. Cela implique une réorganisation des structures liées au travail, aux soins médicaux et à la sécurité sociale. C’est aussi un défi de faire en sorte que les personnes de tous âges restent intégrées dans la société et de leur donner les moyens de participer. Intégrer le vieillissement est par conséquent l’une des priorités pour s’assurer qu’il n’est pas laissé de côté lorsqu’on établit des politiques dans tout domaine.

En Italie, la fuite des cerveaux vers l'étranger constituent un enjeu supplémentaire à gérer. Sur la période 2010-2020, 816 000 Italiens âgés de 18 à 34 ans, dont 53 % diplômés d’une école supérieure ou d’une université (chercheurs, enseignants, informaticiens, ingénieurs, médecins…) se sont expatriés. Les dispositions du régime Rientro dei cervelli (Retour des cerveaux), adopté en 2010 et destiné à accorder des avantages fiscaux aux "cerveaux revenus" ne semble pas avoir encore eu d'effets flagrants sur le plan démographique.

Marc Lazar, historien et sociologue français donne un diagnostic sur la situation sur la Péninsule. Selon lui, l'Italie est devenue une gérontocratie : les seniors, surreprésentés en politique et en économie font peu confiance aux jeunes et bloquent le relais générationnel.

Garantir des conditions de vie acceptables

Paradoxalement, un vieillissement de la population né d'une amélioration de la qualité de vie peut conduire à sa détérioration. Les personnes de 65 ans et plus représentent actuellement 24,1 % de la population italienne contre 21,7% de la population française. A l'horizon 2050, le pourcentage devrait devrait dépasser les 30% quand celui des moins de 24 ans chutera en dessous des 20%. Se pose alors la question du renouvellement générationnel et les conséquences qu'elle implique. Peut-on garantir l'assistance à une si grande part de personnes âgées avec si peu de personnes actives ? Face à l’augmentation des dépenses de retraite, le report de l’âge de départ à la retraite apparaît comme la solution la plus évidente et efficace, même si une telle décision est difficile à adopter. Mais si l'espérance de vie augmente, il faut aussi prendre en considération l'espérance de vie en bonne santé, qui certes augmente mais se situe à 65 ans chez les femmes et 63 ans chez les hommes dans les deux pays.

L'ÉVOLUTION DES NAISSANCES

EN FRANCE ET EN ITALIE

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